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Pourquoi malgré 25 ans de campagnes de sensibilisation, le Sida continue-t-il d'être considéré comme une maladie honteuse ? (Atlantico - 1er decembre 2012)

Pourquoi malgré 25 ans de campagnes de sensibilisation, le Sida continue-t-il d'être considéré comme une maladie honteuse ?


Pourquoi malgré 25 ans de campagnes de sensibilisation, le Sida continue-t-il d'être considéré comme une maladie honteuse ? (Atlantico - 1er decembre 2012)
Le 1er décembre a lieu la journée mondiale de lutte contre le Sida. Depuis la découverte du VIH, les campagnes de sensibilisation se sont succédées et ont contribué à banaliser la maladie. Cependant, une chose semble immuable : la honte et la culpabilité que l'on fait porter aux séropositifs.

Atlantico : Voilà de nombreuses années que les citoyens français sont sensibilisés aux risques liés aux maladies sexuellement transmissibles dont la plus dangereuse, le VIH. Cependant, malgré cette forte mobilisation des pouvoirs publics et des associations, on a l’impression que dans l’esprit de beaucoup de gens, il y a une dimension de culpabilité qui reste accrochée à la personne infectée. Ce sentiment est-il réel et comment expliquer qu’il soit aussi pérenne ?

Jean-Luc Romero : A la fin des années 80 et au début des années 90, il régnait, dans l’opinion publique, une réelle compassion envers les malades et cela parce que, à l’époque, la maladie était beaucoup plus médiatisée qu’aujourd’hui. En cela réside d'ailleurs un paradoxe puisqu' il n’y a jamais eu autant de personnes infectées qu’à notre époque et on n’en a jamais aussi peu parlé. Désormais, le malade est souvent vu comme un coupable, voire comme un délinquant. C’est donc une situation compliquée, due, il me semble, à l’arrivée de traitements innovants et efficaces qui permettent de vivre beaucoup plus longtemps, mais qui ont affaibli les mobilisations et produit un recul dans la connaissance publique de la maladie. Certaines études ont d’ailleurs des conclusions assez affolantes : 21% des Français pensent encore que le Sida peut s’attraper après une piqûre de moustique. Ce recul des connaissances implique donc une augmentation des fantasmes. J’ai pour habitude de dire qu’il était plus facile d’être séropositif il y a 25 ans, à l’époque où j’ai moi-même appris ma maladie.

L’autre facteur qui joue contre une plus large sensibilisation des Français au Sida est le fait que le virus soit devenu silencieux, invisible. Personne ne dit sa séropositivité par crainte des discriminations. L’une des solutions à cette situation pourrait être le retour à une parole politique forte comme elle existait au début de l'épidémie. Les politiques doivent s’investir dans cette cause pour faire reculer les tabous qui ont émergé. Cette démarche, certains hommes politiques s’y sont attelés et une certaine parole commence en effet à réapparaître, mais ce n’est pas encore suffisant. Et ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’elle est essentielle, tant au niveau international qu’au niveau français.

Il est aussi important que le Sida redevienne la pierre angulaire des questions de santé publique. Ce jour, on sait que 5.000 personnes dans le monde vont mourir du Sida, essentiellement dans les pays en voie de développement. Mais, dans les pays aisés avec l’arrivée des médicaments, on a eu tendance à baisser la garde et donc à se remettre en danger. Il faut donc remobiliser les sociétés et leur mettre la réalité de la maladie sous les yeux afin qu’elles prennent conscience que, malgré les avancées médicales, on continue d'en mourir.


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