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Hubert, l'amour d'une vie


Hubert, l'amour d'une vie
A Hubert, qui demeure ma boussole et ma force :
En partant, tu m’as mis le cœur à l’envers
Sans toi la vie est devenue un enfer
Entortillé dans mes draps je crois me souvenir de toi
Lorsque tu disais tout bas que tu n’aimais que moi
[…]
Lorsque je rêve, tu es tout près de moi
C’est la seule façon de rester avec toi
C’est la raison pour laquelle je n’veux plus quitter mon lit
Pour qu’enfin toutes les nuits durent toute la vie.
Etienne Daho – extrait de Le grand sommeil
 

Pas commun pour un homme politique de consacrer une section de son site officiel à l’amour de sa vie. Impudique penseront ceux qui trouvent pourtant normal d’étaler les photos des familles hétérosexuelles à longueur de magazines people ou de journaux électoraux. Car amener sa femme dans toutes les réunions, faire une campagne électorale avec elle, travailler à ses côtés sont des actes courants et logiques pour un homme politique hétérosexuel. Faire de même pour un homosexuel qui refuse de cacher honteusement son ami reste interdit, même tabou comme j’ai pu le constater en 2001, lorsque j’avais pudiquement présenté mon compagnon de l’époque dans une émission grand public. Evidemment, je n’ai pas l’intention d’étaler dans ce site des photos tapageuses mais juste le besoin de rendre hommage à Hubert, mort du sida il y a plus de 15 ans en 1994. Hubert avec lequel je partage ce virus qui a osé l’emporter. Hubert à qui j’ai promis, sur son lit de souffrance, d’aider nos amis et tous les autres à tordre le cou à cette maladie et aux tabous. Hubert, avec qui je devais passer tout un printemps à Amsterdam et qui est aujourd’hui, jamais très loin de moi, mais plus avec moi. Hubert qui demeure plus que jamais ma boussole et ma force.
 
La rencontre d’une vie
Hubert, je l’ai connu en mai 1984. J’avais 24 ans, lui 25. [extrait de Virus de vie – éditions Florent Massot - 2002] Châtain aux cheveux courts, de beaux yeux noisette, il était surtout pourvu d’un sourire ravageur qui lui valait un succès incroyable. Il émanait de lui une force et une énergie hors du commun. Pourtant, il n’était pas d’une beauté classique, mais son charme rare vous attirait tel un aimant. […]

 
Nous arrivâmes dans un beau duplex situé rue Rébéval dans le XIXème arrondissement de Paris qu’il partageait avec un ancien amant devenu un fidèle ami. Le lieu arrangé avec beaucoup de goût était magnifique. Une grande pièce occupait tout le rez-de-chaussée. Une cuisine américaine moderne et totalement aménagée, un coin repas et un superbe salon organisé autour d’une grande cheminée emplissaient ce grand espace. Le premier étage était composé de deux grandes chambres et d’une salle de bains très spacieuse. Il y avait même un grand jardin, et cela au cœur de Paris. On ne pouvait donc pas rêver plus romantique pour une première nuit d’amour. Les draps du lit King size qu’il avait dû changer le matin, après les avoir fait sécher dehors, sentaient le printemps. Non, plutôt l’été, tant il faisait exceptionnellement chaud pour cette période de l’année ! A travers la fenêtre ouverte, je pouvais apercevoir un ciel magnifique constellé d’étoiles. Tous les ingrédients étaient réunis. J’oubliais enfin ma timidité et m’abandonnais totalement et fébrilement dans les bras d’Hubert. Ce fut la première vraie grande nuit d’amour de ma courte vie.
 
La vie sans lui

[extrait d’On m’a volé ma vérité – Le Seuil 2001] Au cimetière, je restais seul de longues minutes. Je lui parlai comme s’il pouvait m’entendre. Je lui fis le reproche de m’avoir abandonné alors que j’avais tant de besoin de lui. Je ne sais pas s’il m’entend mais je lui parle souvent et, avant de prendre une décision importante, j’imagine les conseils qu’il aurait pu me donner. Durant des mois, rien ne put me consoler. J’écoutais sans arrêt et, souvent en larmes, la chanson de Gainsbourg, Je suis venu te dire que je m’en vais, qu’interpréta ma fidèle amie lors de ses adieux à l’Olympia, auxquels j’avais assisté avec Hubert. Aujourd’hui, encore, lorsque j’entends cette chanson, j’ai beaucoup de mal à empêcher l’émotion de m’envahir.
Aujourd’hui, je n’ouvre jamais un discours, un texte sans penser à lui et je ressens encore, certains soirs, la chaleur de sa présence. Hubert m’a transmis l’amour, une certaine vision de la vie et m’a fait connaître le vrai bonheur. Il fut mon ami, mon amant, le grand frère bienveillant qui m’a tant manqué lorsque j’étais enfant, et qui sait ?, le père qui a disparu, qui sermonne et protège. Son départ pour l’Au-delà a laissé un vide terrible que rien n’a pu et ne pourra jamais combler.